Manger des oeufs fait partie des habitudes de la plupart des gens.
Il faut dire que bien peu d’aliments peuvent offrir autant d’avantages : très grande
qualité nutritionnelle, une multitude de préparations rapides possibles et un coût
très peu élevé.
Sachant que seuls les oeufs bio sont capables de fournir ce contenu nutritionnel.
Mais comme tout aliment les oeufs ne peuvent être consommés sans limites, ils ont
eux aussi une face problématique.
Pour savoir si on peut manger des oeufs souvent, et combien par jour ou par
semaine, ce n’est pas du côté du cholestérol qu’il faut regarder.
Plutôt du côté de notre capacité personnelle à bien digérer les protéines, de la
quantité totale de protéines que fournissent nos repas.
Il faut songer également que ce sont des aliments acidifiants, et qui nous
apportent une quantité importante de matières grasses.
Cet article s’adresse naturellement, sous l’angle de la santé, à ceux qui mangent
des oeufs.
Je n’aborde pas les questions de choix personnel, éthique, de ne pas en
consommer.
Les oeufs, une mine nutritionnelle
Leurs nutriments bénéficient grandement à la santé, ceux du blanc comme ceux
du jaune.
Beaucoup de protéines de grande qualité, surtout dans le blanc.
Des lipides de qualité aussi, dans le jaune.
Beaucoup d’anti-oxydants dans le jaune ainsi que des nutriments de valeur,
minéraux et vitamines.
Le jaune regorge de vitamines A et D, de folates si nécessaires, de phosphore, de
soufre.
De minéraux essentiels aux surrénales comme le sodium et le potassium.
Pour lutter contre le stress et la fatigue.
Le jaune nous fournit en particulier :
- de la choline (famille des vitamines B) essentielle pour le bon fonctionnement
de nos membranes cellulaires.
Notamment celles de notre cerveau, ce qui en fait une aide essentielle pour
prévenir la maladie d’Alzheimer.
- de la lutéine et de la zéaxanthine qui nous aident à améliorer notre vision
et à éviter la dégénérescence maculaire.
Et si on se méfie du cholestérol peut-on manger des oeufs ?
Depuis longtemps il nous est conseillé de manger des oeufs en quantité limitée à
cause du contenu élevé en cholestérol des jaunes d’oeufs.
Première remarque, il est drôle de croire qu’avaler du cholestérol crée directement
en nous du cholestérol.
Comme si les vaches devaient se gaver de lait le matin pour qu’on puisse les traire
le soir.
Qui croit encore que manger un steak donne des muscles ?
Le devenir de nos aliments en nous est un peu plus complexe que ça !
En réalité le niveau de cholestérol n’augmente pas chez ceux qui consomment
des oeufs de manière modérée.
Comparativement à ceux qui ont totalement cessé d’en consommer.
La même étude a en plus prouvé que le rapport bon et mauvais cholestérol était
maintenu à son optimum chez ceux qui donc mangeaient des oeufs modérément.
Même si peut-être cette distinction n’est plus considérée comme importante.
Rethinking dietary cholesterol.
[Miscellaneous Article] Current Opinion in Clinical Nutrition & Metabolic Care. 15(2):117-121, March 2012.
Manger des oeufs au plat, à la coque ou des oeufs durs, en omelette ? Des oeufs mollets (ou pochés) !
Vous vous demandez peut-être ce que cela change.
Cela change tout !
Nous mangeons pour assimiler et le mode de cuisson des oeufs (pas que d’eux
d’ailleurs) modifie la manière dont leurs nutriments sont assimilés.
La liste des nutriments sur le papier est une chose, celle dont le corps profite
réellement est bien différente !
La chaleur forte abîme les protéines des oeufs.
Ce qui se produit pour des oeufs durs par exemple.
Triste, c’est eux que je préfère !
Pourtant il a été vérifié que la protéine contenue dans le blanc d’oeuf est peu
assimilée s’ils sont crus…
50 % seulement si les oeufs sont crus.
100 % s’ils sont cuits.
L’idéal est donc un blanc cuit, pas trop, et un jaune très peu cuit.
D’autant plus que la cuisson forte détériore également les antioxydants du jaune.
Et que son cholestérol n’est alors plus très bénéfique.
Les acides gras insaturés (poly et mono) qui dominent dans l’oeuf résistent
très mal à la cuisson.
Ils deviennent des acides gras trans, comme tous les insaturés cuits.
Pas d’extrême donc, comme toujours, un entre-deux.
Si vous avez envie d’une omelette, pas de drame pour autant !
Si vous mangez des oeufs pour vraiment vous en nourrir, à vous de voir.
Voilà pourquoi mon livre de recettes ne contient pas de recettes réalisées avec
des oeufs.
Pas parce que je suis végétalienne ( ni même vegan).
Mais je ne les consomme que de manière très élémentaire, pochés ou mollets.
Pas de quoi en faire des recettes.
Et mon livre ne contient que les miennes de recettes.
Comment profiter de leurs qualités sans se nuire ?
Eh bien cela dépend du reste de l’alimentation.
Puisque le cholestérol n’est pas la question.
L’alimentation ce n’est pas une histoire d’aliments, bons ou mauvais, pris
séparément.
Cela n’est que l’argument des marchands d’aliments miraculeux, « super » etc.
C’est au niveau d’un repas que les choses se jouent. Ou des repas de la journée.
Vous pouvez bien avaler plein d’aliments bons pour tout ce que vous voulez,
le résultat sur votre santé sera lié au mélange final du repas, qui nourrit en
premier lieu les bactéries intestinales.
Repas qui sera bien ou mal digéré.
Qui nourrira surtout votre bonne flore, ou surtout la mauvaise.
Qui sera acidifiant ou pas (que l’on ajoute ou pas des aliments alcalinisants).
Parce que la plupart des aliments ont des défauts, nourrissant par exemple
la mauvaise flore autant que la bonne, doit-on en conséquence se priver de
leurs bienfaits ?
Non bien sûr.
Il faut apprendre comment compenser au même repas leurs effets négatifs, en
conservant leurs effets positifs. C’est possible heureusement.
Manger équilibré a ce sens-là en réalité.
Tout l’enjeu du programme ASI.
Combien d’oeufs par jour et par semaine ?
La quantité d’oeufs dépend beaucoup de votre capacité personnelle à digérer plus
ou moins bien les protéines animales.
C’est-à-dire si votre estomac entre autres libère suffisamment d’acides digestifs,
dont la mission est de rendre les protéines digestibles, entre autres.
Parce que si ce n’est pas le cas, sans vous en douter, eh bien vous n’assimilerez
pas les protéines des oeufs.
Ni celles de tout ce que vous mangez.
Comme ce sujet concerne en fait pas mal de gens, ceux qui souffrent de brûlures
stomacales mais aussi de bien d’autres symptômes, je lui consacrerai un autre
article.
Ce serait trop ici !
Mais déjà vous comprenez bien que si vous mangez des oeufs chaque jour, il faut
prendre en compte leur contenu en protéines qui est élevé.
A vous de limiter les autres protéines, surtout animales, le même jour.
Par ailleurs a-t-on besoin de beaucoup de protéines par jour ?
Et souvent de protéines animales ?
Et vous devez songer que le contenu en matières grasses des oeufs est élevé lui
aussi.
N’oubliez pas que même si leurs matières grasses sont de qualité l’excès cause
des ennuis sérieux au niveau de la flore.
Finalement, en manger tous les jours, pourquoi pas, si les oeufs sont votre
seule source de protéines animales et de gras animal.
Il me semble qu’un par jour est tout de même suffisant, l’oeuf est très concentré
en tout.
Mais c’est à chacun de juger pour lui, de connaître ses propres capacités
digestives.
En n’oubliant pas non plus que les meilleurs acides gras animaux, omégas 3 , ne
sont peut-être pas ceux des oeufs.
Lisez bien les commentaires, qui vous éclaireront au sujet des omégas 3 dans les
oeufs de poules nourries aux graines de lin.
Un avantage insoupçonné à manger des oeufs régulièrement. Et très utile !
En 2013 une expérience a été menée durant quatre semaines avec des personnes
en surpoids.
Dans le cadre d’une alimentation limitée en hydrates de carbone.
Celles qui consommaient trois oeufs par jour ont vu, entre autres, leur niveau
d’insuline et leur résistance à l’insuline diminuer très significativement.
Contrairement à celles qui ne consommaient que des substituts d’oeufs, mais pas
de vrais oeufs entiers.
Ce qui veut dire que ceux qui ont besoin de perdre du poids ne doivent pas
avoir peur de manger des oeufs.
Bien au contraire, puisque diminuer la résistance à l’insuline aide justement à
perdre du poids.
Attention cependant.
Comme je le disais plus haut, trois oeufs par jour, chaque jour, c’est beaucoup
trop pour ne pas avoir d’effets secondaires plus tard.
Des effets liés à trop de protéines, trop de matières grasses.
Bonjour Marie,
Merci pour cet article.
Pour moi, qui fait de la DMLA, j’essaie de manger le plus souvent possible un oeuf le matin au petit déjeuner, soit à la coque ou au plat. Pour l’oeuf au plat, je sépare le jaune du blanc et commence à cuire le blanc doucement avec l’huile de noix de coco, et quand le blanc est cuit j’ajoute le jaune dans la poêle au dernier moment.
Pas de souci digestif et je n’ai pas eu de récidive depuis 3 ans.
A bientôt
Claire
Bonjour Marie,
et merci pour cet article.
La bonne cuisson serait alors l’ »œuf parfait »?
C’est une cuisson que j’ai découverte dans un restaurant du nord-Finistère qui semble avoir pas mal de succès auprès des restaurants gastronomiques.
Il s’agit de cuire un œuf à 65° précisément car le jaune ne cuit pas en-dessous de 68 ° alors que le blanc cuit à partir de 62°.
Une subtilité de cuisson peu pratique pour le commun des mortels, mais qui prête à sourire!
Belle journée,
Cédric
Bonsoir Claire,
Un jaune cuit au plat ou coque c’est déjà beaucoup en fait.
Et votre technique est correcte mais il faut du courage !
Je tiens encore à répéter que l’absence de trouble digestif n’est pas un signe de quoi que ce soit de positif.
Souvent, bien au contraire.
Cela signifie plutôt que le corps ne réagit plus.
Sinon vous n’auriez pas pu en arriver au stade de vos troubles de l’auto-immunité, notamment fibromyalgiques, sans souffrir au plan digestif.
Comme je l’ai écrit dans mon article sur les maladies auto-immunes, elles ne peuvent exister sans une muqueuse très abîmée.
C’est-à-dire une digestion déficiente obligatoirement.
Que vous vous en rendiez compte ou pas.
Pour finir, un oeuf chaque matin alors que vous avez ces ennuis c’est beaucoup trop.
Voyez l’article sur l’excès de matière grasse.
Bonne soirée.
Marie.
Bonsoir Cédric,
« L’oeuf parfait », cette trouvaille qui a agité les chefs à la mode il y a déjà quelques années…!
Cela ne me fait même pas sourire, c’est carrément malhonnête et ridiculement prétentieux en plus.
Comment mieux berner les gens qu’avec cet argument qui se veut, j’imagine,de santé ?
Ou pour se distinguer.
Alors que l’oeuf contenant aux 2/3 des acides gras insaturés, devient cancérigène dès qu’il est cuit
Puisque ces acides gras deviennent immédiatement des acides gras trans cancérigènes.
Alors, 62, 65 ou 68 degrés quelle différence finalement, le goût seulement ?
De toute manière on n’en est plus à ça près, un restaurant qui ne sert pas des aliments biologiques sert automatiquement des aliments pleins de pesticides, et autres petites douceurs cancérigènes.
On peut plus rien manger c’est bien connu…
Mais on se désole du nombre sans cesse croissant de nos connaissances atteintes de cancer.
A une autre fois.
Marie.
Bonjour
Je fait cuire les œufs a la poêle il s’agit d’une poêle en fer donc obligé de mettre de l’huile d’olive dans la poêle pour les aire cuire sinon les œufs accroche,
Je souhaite savoir car une fois qu’ils sont cuit il y a cette couleur marron sous mes œufs au plat est-ce mauvais s’agit t’il d’acrylamide ?
Bonne journée
Fred
Bonsoir Fred,
Vous voulez dire inox, pas fer, j’imagine ?
En tous cas, oui malheureusement, tout ce croustillant si délicieux n’a rien de sympathique niveau santé !
Acrylamides en effet.
Pour la matière grasse préférez la graisse de coco à l’huile d’olives :
http://www.nourriture-sante.com/chauffer-lhuile-dolives/
http://www.nourriture-sante.com/cuisiner-avec-la-graisse-de-coco/
Bonne soirée.
Marie.
Si si poêle en fer tout comme la fonte c’est reconnu pour être le top pour la cuisson des aliments ainsi que l’inox…..Poêle en fer et cuiseur vapeur douce sont mes seul ustensile de cuisine…..
Merci pour votre réponse du coup ce soir j’ai fait mes œufs au cuiseur vapeur…..
Bye
Bonsoir,
Je ne cuirais pas pour ma part mes aliments dans du fer brut.
De plus on ne peut pas laver sinon rouille…!
Marie.
Je vous remercie pour tous ses bons conseils mais c’est vraiment une remise en questions de toute une vie. Je voudrai savoir pour les poêles en quelles matières les acheter pour cuire les aliments ?
Je voulais également vous demander si votre livre de recettes existait en livre papier.Encore merci pour tous vos conseils. Martine
Bonsoir,
En effet c’est une remise en question du mode alimentaire complet.
Mais n’oubliez pas que votre corps est le résultat de ce que vous avez avalé.
Il est toujours urgent de changer, ce n’est jamais trop tard.
L’alimentation est le point le plus important de la santé, le plus rapidement efficace.
Pas de revêtement anti-adhésif, sinon c’est selon vos goûts et moyens financiers.
Marie.
Bonjour, Marie,
Est-ce que vous savez si les œufs de caille sont excellents pour la santé ?
Et même meilleurs que les œufs de poule ?
Je n’en ai encore jamais mangé mais cela me tentait bien.
Je vous souhaite une bonne journée.
Amicalement.
Brigitte
Bonsoir Brigitte,
En voilà une idée !
Les oeufs de caille sont encore à la mode ?
Je n’en ai jamais consommé.
J’ai vérifié leurs vertus, une liste que je trouve peu sérieuse faite par un médecin.
On peut en manger pour faire une détox, perdre du poids, régler des ennuis de cholestérol etc.
Un peu tout quoi.
Je ne sais pas ce que vous en espérez mais ce ne sont que des oeufs !
Un peu plus riches en protéines et graisses que les autres.
Mais cela sert à quoi ?
On en a déjà bien assez par d’autres sources.
Leurs minéraux sont présents dans des tas d’autres aliments aussi.
En fait comment un mélange très concentré de gras et de protéines (comme tout oeuf) pourrait-il permettre au foie de se nettoyer (détox paraît-il) ?
Et perdre du poids !!
Alors que rien n’est plus difficile à digérer, et traiter par le foie, que ce mélange ?
Dîtes-moi ce que vous en espérez.
Il semble que ce soit délicieux par contre.
Et beaucoup plus coûteux que les autres oeufs.
Mangez-en si vous en avez envie, mais surveillez votre quantité globale de gras de la journée.
Bonne soirée.
Marie.