Dysbiose et matières grasses en excès

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La dysbiose est l’autre effet secondaire très sérieux du régime cétogène.

Ce régime prône une consommation de matières grasses en excès, comme je l’ai

écrit dans un premier article « Régime cétogène et inflammation chronique ».

 

Je vous avais montré grâce à une étude (il en existe d’autres évidemment) que ce

régime cétogène a un effet inflammatoire parce qu’il augmente la toxicité

du sang.

 

« …une alimentation très riche en matière grasse est associée à un plus haut

niveau d’endotoxémie… »

L’endotoxémie est la toxicité que le corps fabrique lui-même.

Les matières grasses font passer plus facilement les toxines dans le sang à travers

une muqueuse intestinale trop poreuse.

 

Mais la phrase se terminait par « ...associéeet à un contenu plus bas en

Bifidobactéries. »

(les fameux « bifidus » contenus dans certains probiotiques du commerce).

 

La dysbiose est ainsi un autre effet secondaire des matières grasses en excès

Le régime cétogène est donc également inflammatoire parce qu’il modifie

la composition de la flore elle-même, aggravant la dysbiose.

C’est-à-dire l’équilibre entre le nombre de mauvaises bactéries et le nombre

de bonnes bactéries.

L’étude montre que le régime cétogène provoque une diminution importante

du nombre de bactéries appelées Bifidobactéries.

 

Or ces Bifidobactéries jouent un rôle majeur dans notre santé.

Mais pour jouer ce rôle elles doivent être présentes dans une certaine proportion

face aux autres bactéries.

En un mot il n’en faut ni trop ni trop peu.

 

Raison d’ailleurs, au passage, pour laquelle toute action extrême est, après

un certain temps, source de déséquilibre et de nouveaux symptômes.

 

C’est très délicat à trouver l’équilibre de notre microbiome intestinal.

Les chercheurs ont vérifié qu’il ne suffit pas d’avoir de bonnes bactéries et en

grand nombre, la proportion des différentes souches entre elles est tout aussi

nécessaire semble-t-il.

 

Elles interagissent.

Et c’est le résultat de ces interactions qui assure notre propre équilibre.

 

 

Et les mauvaises bactéries jouent aussi un rôle essentiel, comme je l’ai dit dans

ma conférence ASI, et dans l’article concernant la lutte contre les candidas

(n’oubliez pas les commentaires).

 

Les maîtriser en nombre est absolument nécessaire, mais choisir de les exterminer

nous-mêmes par des armes externes est une erreur de plus en plus démontrée.

Et qui ne donne aucun résultat réellement durable.

 

Donnons aux bonnes bactéries les conditions de créer cette harmonie.

Et nous pouvons y parvenir par une alimentation adaptée à notre flore personnelle,

à notre microbiome intestinal personnel.

Nos actions radicales créent surtout du désordre en fait !

Partir en guerre n’a jamais mené bien loin, à cette échelle comme à d’autres.

 

Danger de cette diminution des Bifidobactéries, c’est-à-dire d’une forme de dysbiose

Je reviens aux bienfaitrices Bifidobactéries tuées par l’excès de matières grasses.

Nous sommes déjà presque tous déficients en Bifidobactéries à cause

de notre hygiène de vie.

(vérifié bien sûr par des études cliniques et scientifiques).

 

Ce qui est un des facteurs essentiels dans les problèmes de santé, notamment

intestinale, naturellement.

 

Qui peut donc se permettre de détruire ainsi ses colonies de Bifidobactéries

à cause de matières grasses en excès ?

Même si on pratique ce régime cétogène sur une période limitée, le mal sera fait.

 

Les candidas surtout auront « sauté sur l’occasion », ils ne sont pas décrits comme

étant « opportunistes » pour rien !

La mauvaise flore aura été multipliée immédiatement et les endotoxines

auront envahi en masse le sang.

 

On a là la recette parfaite pour une foule de problèmes de santé à l’avenir.

 

Remarques au sujet des probiotiques du commerce pour améliorer cette forme de dysbiose

 

 

Après ce que je viens d’expliquer au sujet des Bifidobactéries vous aurez le réflexe

d’aller acheter quelque part ces magnifiques créatures.

Doucement quand même…

 

Se supplémenter en Bifidobactéries avec des probiotiques du commerce est plus

que difficile et risqué.

Et ce sera très coûteux, vous les prendrez longtemps, et même plus !

Surtout si vous ne changez rien aux causes de vos troubles.

 

Il faut des souches variées de Bifidobactéries seules, non mélangées à d’autres, 

pour pouvoir modifier la quantité des seules Bifidobactéries.

Donc les proportions finales dans notre flore.

 

Très rares sont les probiotiques du commerce qui répondent à ce critère.

Pour des raisons financières : les Bifidobactéries sont très coûteuses à isoler en

laboratoire.

Contrairement aux Lactobacilles.

 

Elles sont donc vendues avec d’autres probiotiques moins coûteux comme les

lactobacilles…!

Et on nous fait croire que c’est parce que plus on a de familles de bactéries,

mieux c’est !

Mais c’est absolument faux dans ce cas précis, vous avez vu pourquoi. Il s’agit d’une affaire

de proportions des souches entre elles.

 

Ou alors si on trouve des Bifidobactéries seules on doit apprécier le cocktail

stéarate de magnésium, maltrodextrine et dioxyde de silicium.

Pour le même prix on a tout, et on se plaindrait ?

 

Et puis, en plus de la dysbiose on pourrait parler…

  •  de la quantité de glucides : limiter autant les glucides sur un temps long

a des répercussions sur le fonctionnement général du corps, par exemple sur celui

de la thyroïde. Et toute la production d’hormones.

Et la bonne flore meurt à petit feu, comme je l’ai dit dans le premier article.

  •    d’une digestion obligatoirement très alourdie par la présence de plusieurs

protéines animales au même repas, et par la quantité de matières grasses toujours

longues à digérer (neuf heures !).

 

Or des aliments mal digérés nourrissent la mauvaise flore, c’est même la cause

de la plupart de nos ennuis de flore et de muqueuse.

Une digestion de qualité est la première condition incontournable de la santé

globale.

 

  •    du fait que les produits laitiers sont inflammatoires et non destinés

au genre humain.

Faut-il rappeler encore que nous ne sommes ni des nourrissons (qui seuls ont

besoin du lait maternel de leur espèce) ni évidemment des veaux, des cabris ou

des agneaux ?

  •    du fait que pour bien digérer les protéines il faut un estomac qui fabrique

tous les acides gastriques nécessaires.

Or quelqu’un qui a du surpoids ou un problème d’énergie, de santé quelconque n’a

justement pas une digestion performante, c’est obligatoire.

  •    et que pour bien digérer les matières grasses il faut une digestion en

très grande forme aussi…

Ce qui a peu de chances d’être le cas chez ceux qui ont besoin de ce régime.

Cercle vicieux donc.

Et le plus souvent ils n’en ont aucune conscience, ils ne ressentent aucun trouble

dit digestif.

 

Finalement vous avez perdu du poids (ou voulu résoudre un autre problème de santé), mais qu’avez-vous gagné en fait avec le régime cétogène ?

Un présent avec moins de symptômes.

Un avenir de dysbiose, de candidose, de toxicité, d’inflammation chronique.

Avec ce que cela implique de complications et pour longtemps.

Ceux qui en souffrent déjà ont une petite idée !

 

Tant de gens se seront déjà jetés sur ce régime cétogène.

Les réseaux sociaux, les sites de santé qui ont pignon sur internet, leur ont

tellement dit que c’était LA solution à presque tout.

 

Le régime cétogène, tel que conseillé le plus souvent, n’a pourtant aucun

rapport avec le maintien de la santé sur des bases stables.

Les cures miracles ou régimes extrêmes existent en fait pour des objectifs éloignés

de la santé réelle, de toute manière.

 

La santé ne se crée et ne se maintient que par l’équilibre dans toute notre vie.

Et la dysbiose est le reflet même de nos déséquilibres.

Parce que notre flore, notre microbiome (intestinal et les autres) c’est nous

en totalité.

8 COMMENTS

  1. Bonjour Marie, je suis votre lettre depuis peu de temps, mais je trouve qu’elle est beaucoup plus approfondie et plus pertinente que bien d’autres sites !
    J’ai une question au sujet de la dysbiose: j’hésite depuis longtemps à faire une hydrothérapie du côlon, mais je n’arrive pas à me décider. Pourriez vous me donner votre avis sur la question ?
    Merci !

  2. Très bon jour Marie, et merci pour toutes ces informations!
    J’aime bien moi aussi cette appellation de flore, j’imagine un gros bouquet savamment agencé!
    Que penser vous des très particuliers yaourts de Mme Klein, qui prédigèreraient les sucres et les protéines, et restaureraient la flore intestinale?
    Des recherches de Taty Lawers sur le grand méchant lait (qui dit du bien de ses yaourts là)?
    Marion Kaplan, qui avoue que les champignons de M. Donatini ne font que traiter les symptomes (réapparaissant au galop dès qu’elle les arrêtent, cqfd) ne semble équilibrer sa flore qu’avec ses yaourts.

    Sylvie

  3. Bonsoir Sylvie,

    J’ai écrit un article qui répond à votre question, car un yaourt de Madame Klein est de toute façon un yaourt de lait animal.
    http://www.nourriture-sante.com/manger-des-yaourts-bon-intestin/
    Lisez aussi les commentaires.

    J’ai suivi une formation pointue en fermentation par une des personnes les plus compétentes en la matière, thérapeute sérieuse et chercheuse.
    Donc je sais ce que doit contenir un yaourt comme ferments, ce qui est dit dans l’article.
    J’aborde aussi dans cet article le problème du lait animal fermenté.
    Vous verrez que ce qui nous est dit n’est pas très approfondi.

    Le marketing est encore une fois tel, que ces yaourts se vendent à prix d’or, ils sont si efficaces…
    Au sujet des champignons de ce médecin j’ai plusieurs fois lu dans des mails de lectrices le même avis.
    Je garderai le mien pour moi.

    On ne rééquilibre pas sa flore avec autre chose que l’alimentation.
    Le reste c’est du commerce.

    Marie.

  4. Bonsoir Françoise,

    Vous êtes bien gentille avec moi, mais je ne prends pas ce que vous dîtes pour un compliment, si peu de connaissances sont approfondies et pertinentes parmi tout ce qu’on lit et entend.

    L’hydrothérapie du colon n’a aucun des défauts ou des dangers que lui attribuent ceux qui en réalité ne connaissent pas son intérêt.
    Elle peut être très utile cela est certain.
    Mais pas dans n’importe quelle condition.

    J’ai connu ce processus bien avant qu’internet ne s’en empare, pratiqué en Europe comme aux USA depuis pas mal de temps.
    Pour certaines personnes (infections parasitaires par exemple) elle s’impose, pour d’autres elle peut être une aide précieuse.

    Mais dans tous les cas elle doit impérativement s’accompagner de changements alimentaires radicaux.
    Sinon il s’agit d’une méthode totalement commerciale et fort rentable pour le praticien.
    Qui reverra à vie son patient.

    Et plus que tout il faut, ce que disent les promoteurs réellement qualifiés de cette méthode, trouver un praticien très compétent.
    Pas formé n’importe comment.

    Notre intestin n’étant pas une poubelle on ne le traite pas comme une poubelle.
    La poubelle que l’on vide régulièrement (hydrothérapie) mais qui se remplit à nouveau obligatoirement.
    Si on refait les mêmes erreurs à quoi cela sert-il ?

    On ne peut pas sérieusement vouloir entraîner tout le monde dans cette solution, sauf à vouloir organiser un business fort juteux.
    Tout le monde n’en a pas besoin pour aller bien.

    La dysbiose relève d’un changement alimentaire réel, méthodique.
    Avoir encore une alimentation inflammatoire, manger encore du gluten ou des produits laitiers et faire des hydrothérapies, cela s’appelle jeter son argent par les fenêtres .
    Bon, ce n’est pas interdit !
    C’est même assez répandu en fait.
    La voie de la facilité apparente a toujours beaucoup de succès bien sûr.
    Les marchands en jouent parfaitement.

    Finalement c’est donc à vous de juger à quoi vous désirez vous engager.
    Et connaître vos besoins de santé.
    Voir si votre compte en banque suivra vos caprices éventuels !

    Marie.

  5. Merci beaucoup pour ce précieux conseil ! je vais aller essayer …. et continuer de changer mon alimentation !!

  6. Bonjour Marie et merci de cet article qui complète bien les autres. Ce qu’on lit un peu partout sur les régimes, finalement ça fait peur. Merci de rétablir la vérité. Moi je suis le régime hypotoxique et j’ai trouvé un peu d’ amélioration dans mes douleurs, mais je souffre d’une constipation féroce qui me mine vraiment. Pensez-vous que dans ce cas une irrigation du colon me soit utile ? Et, en ce qui concerne la fermentation, je mange de la choucroute crue que je trouve dans mon biocoop. Pensez-vous que c’est bon pour mon intestin ? Merci d’avance et encore merci pour ce que vous faites pour nous tous.
    Sasha

  7. Bonjour Sasha,
    Désolée je n’ai pu vous répondre plus tôt.
    Je me souviens vous avoir dit il y a longtemps que ce régime hypotoxique n’est pas du tout idéal pour la flore donc pour la muqueuse.
    Dans un article (lequel ?) et en commentaires j’ai écrit que ce régime ne tient pas compte des connaissances de ces dix dernières années au sujet de la flore.
    Vous nourrissez les mauvaises bactéries en fait.
    Et la muqueuse ne reçoit pas ce dont elle a besoin pour se réparer.
    L’hydrothérapie du colon, comme j’ai eu l’occasion de l’écrire récemment aussi, ne peut être utile que si l’alimentation est absolument anti-inflammatoire.
    Ce qui n’est pas du tout le cas du régime hypotoxique.
    Inutile de dépenser votre argent.
    Par ailleurs les aliments lacto-fermentés du commerce ne contiennent que des bactéries mortes…
    Certains, pas tous, peuvent être utiles dans certaines conditions précises et préparés correctement, comme je le démontre dans mon programme.
    Méfiez-vous des recettes d’internet, mal jouer avec les bactéries peut s’avérer très problématique.
    Il faut remettre en cause certaines croyances pour déclencher un changement dans le corps.
    Merci et bonne continuation.
    Marie.

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