La responsabilité des acides gras omégas 6, ou du gluten, dans le déclenchement
de l’inflammation chronique est bien connue maintenant.
Mais on ignore souvent que des aliments très ordinaires, comme la tomate ou le
riz, peuvent être tout aussi problématiques à cause des lectines qu’ils contiennent.
De même les baies de Goji, vendues jusque dans les supermarchés ordinaires
comme un « super-aliment », ne devraient être consommées que très rarement.
Les lectines, c’est-à-dire ?
Il s’agit d’une sorte de protéines qui jouent le rôle de défenseurs pour les
plantes, contre tous les prédateurs, humains ou animaux : parasites, insectes, etc.
Elles ont la particularité de se lier à des molécules d’hydrates de carbone,
et ainsi de pouvoir se coller à n’importe quelle membrane de nos cellules.
On les trouve où surtout ?
Les aliments qui contiennent le plus de lectines sont :
- les légumineuses, celles du soja étant spécialement néfastes
- les céréales, même les pseudo-céréales comme la quinoa ou le sarrasin
- les graines crues
- les produits laitiers
- le maïs
- et la famille des solanacées : tomates, pommes de terre, aubergines et
tous les poivrons.
D’autres fruits ou légumes en contiennent mais elles ne posent aucun problème.
Ce qu’on leur reproche
La présence de lectines crée des dysfonctionnements digestifs de toutes sortes,
surtout des flatulences, bien connues avec les haricots.
Elles endommagent la muqueuse intestinale et déclenche une inflammation
chronique dans le corps.
En effet, elles ne sont pas digérées par le système digestif humain.
De sorte que, si vous en avez déjà beaucoup mangé dans votre vie ou que pour
des tas d’autres raisons votre muqueuse intestinale est déjà endommagée, ces
lectines passeront directement dans le flux sanguin par les « trous » de la
muqueuse.
Votre système immunitaire va les considérer comme des corps étrangers à
combattre, et produira des anti-corps.
Ce qui sera à l’origine de réactions auto-immunes futures.
Les baies de Goji ne sont pas nos amies
Les lectines des baies de Goji sont reconnues par des recherches récentes
comme particulièrement agressives.
Il n’est donc pas recommandé d’en consommer, ou alors en petite quantité
et peu souvent.
D’autant plus que le système digestif occidental n’a aucune accoutumance
à ce type d’agression.
J’ai connu quelqu’un qui d’ailleurs avait très mal réagi en en mangeant
pour la première fois.
Ce n’était pas mon cas, mais j’ai cessé depuis longtemps cependant d’en
consommer, car il y a bien d’autres aliments tout aussi riches.
Le lien avec le diabète et la difficulté à perdre du poids
Une fois que ces lectines sont passées dans le flux sanguin elles ont une attirance
pour les récepteurs de certaines hormones qui se trouvent sur nos cellules.
Qu’appelle-t-on récepteurs ?
Pour que les hormones qui circulent dans le sang puissent être utilisées par nos
cellules, il faut que ces cellules possèdent des récepteurs, qui sont comme une
porte d’entrée pour elles.
Le problème avec ces lectines c’est qu’elles se lient spécialement aux récepteurs
de la leptine et de l’insuline.
La leptine est l’hormone qui nous dit que nous avons suffisamment mangé, quand
c’est le cas. On l’appelle ainsi l’hormone de la satiété.
L’insuline est plus connue comme l’hormone qui régule le sucre sanguin.
De sorte que lorsque ces lectines se collent aux récepteurs en question, elles
nuisent à l’absorption des hormones par les cellules qui en ont besoin.
Ce qui mène à un dérèglement de l’appétit et à de la résistance à
l’insuline.
Donc à une difficulté à perdre du poids malgré les efforts, et à du diabète
éventuellement.
Comment minimiser leurs effets sans les supprimer
totalement de nos repas ?
Dans ce domaine plus que dans tout autre, la situation de chacun est
importante.
Les réactions seront différentes selon l’état de santé intestinale, la fréquence à
laquelle tel ou tel aliment a été consommé dans la vie et le type d’aliment.
Il est évident que limiter la consommation des aliments qui sont porteurs
d’un grand nombre de lectines est recommandé.
Mais cela ne signifie pas de devoir les supprimer totalement. Sauf en cas de
maladie intestinale déclarée bien sûr.
Certaines personnes les tolèrent bien, d’autres pas du tout.
Chacun doit apprendre à se connaître.
Si on veut vraiment continuer d’en consommer, quelques pratiques anciennes
dont j’ai déjà parlé comme le trempage ou la germination, permettent de limiter
les dangers des lectines contenues dans les céréales, les légumineuses, les graines
et les oléagineux.
Même si cela ne les élimine pas totalement.
Il faut savoir que ces lectines ne sont pas toutes nuisibles au
fonctionnement du corps ; certaines sont favorables à la vie des cellules ou
comme agent modérateur de l’inflammation.
Des chercheurs de l’Université du Michigan ont découvert que les lectines
de la banane se liaient au virus HIV et donc en protégeaient le corps.
Cet article vous fera-t-il revoir certaines de vos habitudes en fonction de
certains troubles que vous pourriez avoir ?
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